Main Square Festival : Sting, un concert best-of agréable mais sans relief...
L’Anglais tenait la vedette de la deuxième soirée du 16e Main Square Festival à Arras. Flanqué de sept musiciens, Sting a donné une sorte de concert-communion qui a mis d’accord plusieurs générations. Assez efficace. Mais pour la magie, on repassera…
C’est difficile d’être dur avec Sting. Le chanteur anglais qui se produisait ce vendredi soir à l’heure de grande écoute sur la scène principale du Main Square attire la sympathie. À 70 ans passés, le temps ne semble pas avoir de prise sur sa silhouette (fine, élancée) ni entamer sa bonhomie. La voix est toujours puissante et juste. C’est une évidence : en distribuant dès l’entame deux immenses tubes, Message in a Bottle (signé The Police) et Englishman in New York, l’Anglais figure une sorte de pâtre élégant de la pop, l’un des derniers gardiens du temple rock.
Il arrive en veste jaune canari sous un soleil déclinant, son éternelle guitare basse élimée en bandoulière. Derrière, lui, le groupe de sept musiciens lui déroulent un tapis sonore millimétré sur lequel il n’a plus qu’à poser sa voix. Avec son micro-oreillette, il ressemble à un prestidigitateur en représentation, prompt à tirer des trésors de sa manche. Sting n’en manque pas ! Quel répertoire. Il puise dans les hits de son premier groupe (The Police), revient à des titres plus récents, souvent aussi connus.
Il régale, le public en redemande : il y a des quadras, quinquas et plus, mais aussi des jeunes. Comme Yasmine, 23 ans, venue de Cholet avec une amie. Leur premier Main Square. « C’est un artiste intemporel qui a traversé les époques », sourit-elle. Stéphanie et Claudio, la quarantaine bien frappée, n’en perdent pas une miette eux non plus. « Sting, c’est emblématique, il a telle carrière derrière lui, dit Stéphanie. On l’écoute religieusement, avec respect. »
Aussi profond soit-il, un catalogue de chansons ne fait pas forcément un bon concert. Sting enfile les morceaux sur un ton linéaire, professionnel. Il fait chanter le public quand il faut sans jamais s’adresser à lui. C’est propre mais ça manque de chair, de sueur. Roxane, qu’il reprend en rappel seul à la guitare sèche, ne rachète pas le reste du concert : les sons du show de la Green Room masquent en partie les dernières notes de Sting.
(c) La Voix du Nord by Fabien Bidaud