The Police sans trop de rides au Stade de France...

September 29, 2007

Trente ans après sa création et vingt-trois ans après une "année sabbatique" qui ne s'est achevée qu'en mai dernier, le trio The Police a prouvé qu'il avait plutôt bien résisté à l'épreuve du temps, samedi lors du premier de ses deux concerts au Stade de France.

Cette remarque, à nuancer par le côté parfois impersonnel de ces retrouvailles, vaut particulièrement pour Sting, silhouette longiligne, épaules carrées et torse en V moulé dans un débardeur blanc.

A bientôt 56 ans (il les aura mardi), le temps semble ne pas avoir de prise sur lui, sans qu'on sache si c'est dû à sa pratique intensive du sport ou de l'amour tantrique, dont il a longtemps assuré être un inconditionnel.

Sur une scène encadrée par des écrans géants et d'immenses panneaux lumineux, le groupe entame la soirée à 21H00 par un subliminal 'Message In A Bottle'. Comme une bouteille à la mer qui arriverait à bon port au bout d'un quart de siècle.

Après la deuxième chanson, Sting, sa vieille basse Fender râpée en bandoulière, apostrophe la foule en français. "Je voudrais vous présenter mes copains", s'exclame-t-il en désignant le guitariste Andy Summers et le batteur Stewart Copeland.

"Chantez avec moi, s'il vous plaît", lance-t-il ensuite en attaquant 'Walking On The Moon', bientôt imité par les 79,000 spectateurs.

Dans le public, chez les fans de la première heure, les nuques longues peroxydées à la mode dans les années 80 ont cédé la place depuis longtemps à des calvities grisonnantes.

Mais, comme souvent dans les concerts de ce genre de groupes "historiques", on aperçoit aussi de très nombreux jeunes gens. Signe que la musique de The Police a non seulement marqué son époque, mais aussi la suivante.

Les morceaux s'enchaînent sans temps mort pour un best of à ciel ouvert: 'Don't Stand So Close To Me', 'Every Little Thing She Does Is Magic', 'De Do Do Do, De Da Da Da'...

Les chansons sont étirées pour laisser de la place aux solos de Summers, alternativement agrippé à sa Stratocaster rouge ou sa Telecaster à la peinture écaillée.

Ces retrouvailles donnent parfois l'impression d'être impersonnelles, sans surcroît d'émotion.

Cela n'empêche pas un Stade de France comble de danser sur les tubes les plus connus, dans ce mélange de rock, pop et reggae qui caractérise le groupe anglo-américain.

Ainsi, 'Can't Stand Losing You' fait un malheur. Une broutille en comparaison de l'ovation qui accueille 'Roxanne', sous une lumière rouge rappelant celle des quartiers chauds fréquentés par la prostituée dont parle la chanson.

Le concert s'achève sur 'So Lonely' puis 'Every Breath You Take'.

A la fin de ces deux heures, The Police réserve une jolie surprise à ses fans hexagonaux en faisant monter sur scène Henry Padovani pour reprendre 'Next To You' avec lui. Ce Français fut le premier guitariste du groupe en 1977, avant d'en être rapidement évincé au profit de Summers.

Depuis le début de cette tournée mondiale le 28 mai, le concert de samedi a donc été le premier à voir la reformation pleine et entière de The Police.

La première partie était assurée par Fiction Plane, le groupe du fils de Sting, Joe Sumner, qui, dans l'attitude (il est le chanteur-bassiste d'un trio) et la voix, s'ingénie à singer son père.

Lundi, au lendemain de leur deuxième concert français, les trois membres de The Police seront faits chevaliers dans l'ordre des Arts et Lettres par la ministre de la Culture, Christine Albanel.

© Agence France-Presse

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