Sting, les cris et le velours...
Deux heures de promenade dans un répertoire qui emprunte à Police comme aux albums solo, un Zénith bien rempli : un concert en forme de réussite pour Sting vendredi soir au Zénith.
De la même manière que l'on réclamera toujours 'Satisfaction' aux Rolling Stones, on exige de Sting les scies de la période Police. Du quinze ans, voire du vingt ans d'êge (bientôt) pour les pépites les plus précieuses du répertoire. Il y a quelques années, le maître d'école anglais toisait son public d'un air agacé quand on osait lui demander des resucées de ses exploits en trio.
Le tempérament de l'artiste s'est adouci à mesure que le cheveu se raréfiait : vendredi soir au Zénith, Sting a parié sur une succulente salade composée des extraits d'une carrière (déjà) au long cours. Il y eut les hurlements d'usage aux premiers accords drus de 'Roxanne' et bondissants d''Every Breath You Take', les sautillements de la fosse à 'If You Love Somebody Set Them Free' et les briquets allumés pour 'Fragile'.
Mis en valeur par une formation brillante et sobre (une constante depuis les débuts solo de l'Englisman), friande d'arrangements aux frontières de l'improvisation, l'ex-blondinet a su délivrer une prestation équilibrée. En hors-d'oeuvre, les finesses tranquilles du dernier album, ''Let your mind free your soul'' et tutti quanti. Puis la montée en puissance vers les syncopes Police, un best of dont on extraira encore 'Every Little Thing She Does Is Magic' avant l'adieu 'Fragile'.
S'exprimant dans un français que la gent féminine trouve invariablement délicieux, la star a même sacrifié au rituel de l'invite sur scène de trois de ses fans du premier rang pour des choeurs hésitants mais bon enfant. Professionnel jusqu'au bout des ongles, beau et en plus sympathique : qu'est-ce que le peuple aurait pu demander de plus? Peut-être un duo avec Noa en final, une première partie de luxe qui aura reçu un accueil chaleureux comme jamais.
(c) Sud Ouest