Sting en pilotage automatique pour son concert à Paris...
Hier soir, Sting a fait escale à l'Accor Arena de Paris pour son "My Songs Tour". Si le légendaire chanteur a fait défiler les tubes, il a assuré un concert efficace, mais sans émotion ni grosse interaction avec le public. On y était, on vous raconte !
Il est 20h50 quand le noir se fait dans l'Accor Arena et qu'un vrombissement ne résonne dans l'enceinte de la salle. Tour à tour, les musiciens font leur apparition sur scène et bien évidemment Sting ferme la marche, acclamé par les quelques 15.000 spectateurs présents ce soir. A peine a-t-il foulé la scène que les premiers accords d'un de ses plus gros tubes, "Message in a Bottle", font lever les spectateurs qui scandent à tue-tête les paroles cultes. Le tout avant qu'il n'enchaîne avec son plus gros hit solo, "Englishman in New York", puis un autre classique de The Police : "Every Little Thing She Does Is Magic". C'est ainsi que Sting débute en fanfare tous les concerts de ce "My Songs Tour", une tournée mondiale qui dure depuis mai 2019 et qui a déjà donné lieu à 170 dates.
On aurait aimé que tout le concert soit au niveau de ce lancement plein de ferveur, prouvant qu'à 71 ans, le chanteur a encore et toujours la forme et le pouvoir de fédérer les foules. Malheureusement, ce ne fût pas le cas. Après ce trio introductif, Sting va jouer au yo-yo entre des quarts d'heure soporifiques et énergiques. Dans le premier cas, on retrouve les trois chansons de son dernier album "The Bridge" ("If It's Love", "For Her Love", "Rushing Water") poliment accueillies par le public ou les peu intéressants "What Could Have Been" et "Whenever I Say Your Name". Dans le deuxième cas, les plus anciens "If I Ever Lose My Faith In You", "Shape of My Heart" ou "Fields of Gold" que les fans nostalgiques reconnaissent dès la première note.
Une déception d'autant qu'hier soir, Sting était en pilotage automatique. Le bassiste a déroulé son show de tous les soirs, sans presque aucune émotion dans l'interprétation ni même interaction avec le public. Si ce n'est un « Ça va ? » lancé en début de concert et une présentation de ses musiciens. Même quand Joe Sumner, son fils qui officie en première partie de la tournée, s'est joint à lui sur scène pour chanter "King of Pain", aucune présentation n'a été faite de la part du chanteur. Après un long tunnel de ballades peu passionnantes, c'est finalement durant la dernière demi-heure que Sting est arrivé à nous accrocher lorsqu'il a enchaîné - à toute vitesse - les tubes qui ont fait sa renommée depuis la fin des années 70 : "Walking on the Moon", "So Lonely" et bien évidemment "Every Breath You Take".
Alors que le public se chauffe enfin, Sting les régalera en rappel avec l'inévitable "Roxanne" et la ballade "Fragile" qu'il conclut d'un cinglant « Allez, au revoir » avant de quitter la scène. Le message est clair. Hier soir, pour la première fois, Sting nous a donc déçus à l'Accor Arena. Si le chanteur a fait défiler les tubes intemporels pendant 1h30, l'artiste britannique a assuré le strict minimum sur scène, déroulant son concert sans surprise ni émotion, comme il l'a fait lundi soir à Zurich et le fera probablement vendredi à Dijon. Le tout en limitant les interactions avec le public, qui a déboursé jusqu'à 200 euros pour être dans les premiers rangs. Voir Sting sur scène est toujours un plaisir, mais le voir souriant et concerné nous aurait permis de passer une meilleure soirée.
(c) ChartsinFrance by Théau Berthelot