Hier soir à Paris… Sting...
Après une escapade en duo avec Shaggy, l’Anglais lançait sa nouvelle tournée mondiale à la Seine Musicale. Nous y étions.
Sting est passé maitre dans l’art de faire du neuf avec du vieux, de rhabiller ses standards afin qu’ils sonnent à la fois nouveaux et très familiers. Son dernier album « My songs », sorti cette semaine, propose une relecture de quatorze de ses classiques et cette nouvelle tournée qui débutait hier soir à la Scène Musicale suit la même approche artistique. Avec quelques surprises dont l’absence de son guitariste de toujours, Dominic Miller, ne fut pas une des moindres. Il est remplacé par son fils, Rufus Miller, 34 ans, que l’on avait déjà remarqué lors la précédente tournée alors que papa était encore là. On ne sait pas si le remplacement est définitif ou juste provisoire.
Le concert démarre avec "Message In A Bottle"», un des grands classiques de Police mais tiré ici vers des territoires parfois funk, parfois jazzy. Sting va ainsi s’amuser toute la soirée à recolorier ses titres les plus connus (extraits du répertoire Police ou de ses aventures solo) en les plongeant souvent dans un rock très agressif propulsé par un batteur exceptionnel, Vinnie Colaiuta, 63 ans, que Frank Zappa considérait comme le meilleur avec lequel il n’ait jamais joué.
Les autres musiciens tiennent bien leurs rôles mais on pouvait s’interroger parfois sur la nécessité de faire intervenir régulièrement deux choristes. Sting, voix parfaite dans la puissance comme dans l’émotion, n’en a aucunement besoin. Un concert d’un peu moins de deux heures, qui se termine en deuxième rappel sur un "Next To You" d’une réjouissante et joyeuse violence, rappelant le pilonnage sans merci des Who période Keith Moon. Ceci bien évidement toujours grâce à Vinnie Colaiuta.
(c) Paris Match by Sacha Reins
Sting lance avec une belle énergie sa tournée mondiale à la Seine Musicale...
Dans la foulée de la sortie de l’album My songs, le 28 mai, le mythique leader de Police s’est arrêté le temps d’une soirée dans le nouvel antre de la musique posé sur la Seine. Avec son timbre inimitable il a offert au public 21 chansons, tirées de son répertoire et de celui de son légendaire groupe.
Que pouvions-nous attendre ce soir sur la Seine musicale de Sting ? On le sait il possède au plus haut point l’art et la manière de reprendre des standards de Police ou de ses propres chansons avec des arrangements toujours innovants, comme dans son dernier album My songs composé de ses immortelles mélodies (Every Breath you take, Shape of my heart sans oublier l’inévitable Roxanne) réarrangées avec un son réinventé mais sans jamais heurter nos souvenirs.
me il se doit la formidable chanson de Police Message in a bottle. Avec ses accents rock, elle flirtait mélodieusement hier soir avec le funk et le jazzy. Le ton est donné. Sur ce bateau qu’est la Seine Musicale Sting naviguera donc toute la soirée sur les océans d’un rock puissant, d’un jazz-funk très personnelle sans oublier l’indispensable note de reggae. Tout ceci aura été rendu possible car il est accompagné par des musiciens qui tiennent plus que la route tel que Vinnie Colaiuta à la batterie (qui joua avec Fanck Zappa) et de Rufus Miller qui remplace encore une fois son père Dominic Miller, guitariste de toujours de Sting.
Pendant les quarante-cinq premières minutes Sting enchaîne les morceaux avec envie, énergie face à un public qui l’écoute quasiment religieusement. Il faut attendre Walking on the Moon dans une version très reggae pour que le public interagisse avec lui. Enfin on sent que ses admirateurs vivent. Ils s’expriment. La chaleur monte pour ne plus redescendre jusqu’à la fin du concert. Sting et sa troupe embarquent la Seine Musicale pleine à craquer, le public dans les gradins est en partie tous debout.
Sting donne du plaisir avec ses nouveaux arrangements, alternant entre intensité et émotion avec sa voix puissante et bien en place. On peut entendre dans la fosse, le public jouer à reconnaître les titres dès les premières mesures tel que Wrapped Aroud your Finger ou Desert Rose. Le concert s’arrête une première fois à la fin du légendaire Roxanne toujours aussi électrique et puissant.
Sting enchaînera cinq morceaux allant de Can’t stand losing you à Every Breath you take pour finir sur Next you devant un public subjugué par sa qualité artistique et celle de ses musiciens. Enfin, on ne pourra l’élégance et la prestance folledu chanteur: un simple jean, un tee-shirt, un bel anglais chantait hier soir, sur la scène de la Seine.
(c) Le Figaro by Loïc Chaslin
UN SANS FAUTES POUR LE CONCERT DE STING À LA SEINE MUSICALE...
Sting a offert au public francilien un concert de haut niveau, prouvant à qui en doutait la maîtrise toujours parfaite de son art.
Les concerts des vétérans de la musique pop sont autant attendus que craints. Un public bien que fidèle depuis des décennies peut aussi se montrer très intransigeant : les performances vocales, musicales et scéniques sont décortiquées et la moindre défaillance sera fatalement mise sur le dos du grand âge. Que dire alors de la prestation de Sting, ex-leader des mythiques The Police et depuis lors auteur compositeur de renommée mondiale?
La tournée intitulée sobrement My Songs fait écho à l’album du même nom qui, sorti ce 24 mai dernier, compile des titres déjà connus mais interprétés différemment. Comme un best-of mais dépoussiéré, les mauvaises langues annonçaient déjà le disque comme un chant du cygne. Ces dernières ont donc bien été feintées, car la performance de Sting a été maitrisée de bout en bout.
Une set liste quasi parfaite car composée des plus grands tubes de The Police et de Sting en solo, retraçant ainsi les différentes périodes et influences de l’artiste (de la pop-rock affutée des débuts, en passant par les inspirations jazz et world-musique jusqu’aux ballades les plus mélodieuses). Dans l’écrin encore brillant comme un sou neuf de la Seine Musicale, qui représente un bon compromis entre un zénith et une aréna, Sting accompagné de 5 musiciens et 2 choristes a dompté très rapidement la salle tout en restant extrêmement humble dans son jeu de scène.
Aux premières paroles de Message In a Bottle, Sting a écarté toute présomption de potentielle fatigue : la voix est puissante, porte loin et est un brin plus grave. Posté au centre de la scène, Sting n’a pas besoin de se répandre pour emporter l’adhésion du public. Muni de sa basse (hormis sur un titre où la guitare acoustique viendra donner quelques minutes de répit à son instrument fétiche), c’est droit comme un I mais néanmoins décontracté qu’il mène le concert. Quand les riffs de guitares ou les solos d’harmonica bluesy prennent le dessus, ce dernier s’écarte des néons comme pour partager le haut de l’affiche avec ses musiciens.
Beaucoup de titres prennent alors une nouvelle résonance : If I Ever Lose My Faith In You et Englishman In New York prennent des accents funky des plus étonnants. Les titres de The Police comme Walking On The Moon et So Lonely perdent littéralement leur côté rock en faveur d’une sonorité ragga légèrement déconcertante (un petit mash-up avec Get Up Stand Up de Bob Marley dans la première venant préciser le fait). Le ton est donc donné : cool attitude et bienveillance règnent. La foule, certes en majorité composée de tranches d’âge qui ne pratiquent pas ou plus le po-go, se laisse donc bercer gentiment par cette rythmique apaisée.
Néanmoins, la ferveur du public n’est pas à mettre en doute (ne serait-ce que par le nombre de portables au m² brandis en l’air). Il semble que l’échange entre l’artiste et l’auditoire soit superflu, les titres s’enchainant rapidement. Peut être la pudeur légendaire de Sting qui persiste malgré maintenant ses 40 ans de carrière ininterrompue.
1h 40 de concert, deux rappel et un choix de titres particulièrement efficace permettant de combler les fans les plus anciens et de convaincre les plus jeunes qui ont découvert à cette occasion un musicien et un chanteur qui reste au top, à bientôt 70 ans.
(c) Sound of Brit by Laetitia Mavrel