Carcassonne. Sting à la Cité : le message a pris de la bouteille...
Après 2006 et 2015 Sting était de retour à la Cité hier, pour un concert archi-complet, en ponchos et en capes de plastique. À 67 ans, le chanteur et bassiste anglais a pris plaisir à revisiter ses tubes planétaires, repris en chœur.
Pas facile, sans nom particulièrement connu, malgré 3 millions d'albums vendus et une collaboration avec Suzanne Vega en 2009, de chauffer une salle parsemée de fans angoissés, venus pour Sting équipés de ponchos colorés, de capes de fortune transparentes. Se demandant si "l'étape" du jour, attendue depuis de mois allait être maintenue ou gelée, comme plus tôt sur le Tour de France. L'Alaphilippe de la soirée, s'est accroché, seul en scène avec sa guitare, mais n'a tenu que 20 minutes. À 21 h commençait la lourde attente, les yeux rivés vers le ciel. Puis vint Sting, salué par une ovation debout avant même d'avoir délivré son histoire d'introduction.
"Commençons par l'année 1976. Je suis le chanteur d'un groupe inconnu, on ne gagnait rien, mais j'étais bien loti parce que j'étais maître d'école" Sting raconte alors la genèse de "Roxane", apparue en imagination dans sa chambre d'hôtel de la gare St-Lazare, ou était accroché une affiche de Cyrano. À la guitare, avec uniquement deux choristes et quelques discrets effleurements de cymbales, Roxane paraissait presque plus vivante qu'en 1976. Comme pas mal d'autres chansons du répertoire de l'Englishman, et notamment un étonnant "Wrapped around your fingers" conjugué en reggae, ou encore un "Brand new Day" en blues accompagné d'un gamin de 15 ans à l'harmonica.
Vous en voulez encore? "Shape of my heart" accompagné d'une jeune voix masculine très soul, ou encore "Walking on the moon" version stade Vélodrome, avec un chœur de 3,000 personnes. "Russians" de son premier album solo, dans les derniers rappels, avec "Fragile" C'est sûr qu'avec 43 ans de scène (et oui, cet athlétique Britannique a 67 ans), le message a pris de la bouteille. Rock, blues, reggae, pop, rock and roll ("Next to you") : Sting nous en aura fait voir de toutes les couleurs, pour le plus grand bonheur des spectateurs emmitouflés dans leurs ponchos bigarrés.
(c) La Depeche by Xavier Coppi