Paul Simon and Sting at the Bell Centre...
There's really no obvious reason the Simon and Sumner partnership should have worked.
Unlike the highly logical tour teaming of, let's say, Elton John and Billy Joel, Paul Simon and Sting seem to share little in common. At least on paper.
Simon, 72, one of the rock era's most important singer-songwriters, had already recorded a virtually flawless oeuvre with Art Garfunkel and released most of his essential solo work before Sting, 10 years younger, entered our consciousness as a New Wave rocker with the Police in 1978. Little of the erstwhile Gordon Sumner's catalogue is what one might expect Simon to wrap his own poetic sensibilities around.
Nor was it easy to imagine much of an overlap between the fan bases of the two artists.
And sure enough, in their joint concert at the Bell Centre Friday night, some juxtapositions seemed uncomfortable, to be sure. Following up the epochal drama of Bridge Over Troubled Water with the stalker-rocker Every Breath You Take, for example, was undeniably jarring.
And yet such was the intensity of the mutual admiration society the two musicians seem to have formed that their two-hour-and-40-minute concert felt like it could go on all night - and that, indeed, it would and, most impressively, should. The sight of the two sharing a hug and some laughs at the end of the night (how often have you seen Paul do that with Artie in recent years?) spoke volumes.
While their respective latest albums - Simon's So Beautiful or So What (2011) and Sting's The Last Ship, from last year - rank among their strongest solo work, only one song from Simon's disc, Dazzling Blue, made the set list.
Instead, they focused on some of their most recognizable songs, with a few deep-catalogue delights, like Simon's Hearts and Bones and That Was Your Mother, added for good measure. While covering every key song by both performers would have kept the audience in the arena until about lunchtime Saturday, the insightfully-planned setlist managed to create the impression that little was missed.
It was a magical night, with virtually no missteps. The songs were beautifully chosen and performed, with help from an astonishing group of 14 musicians from both Simon's and Sting's bands, in various combinations. The exquisite chops demonstrated on stage helped drive the material home, while making it seem truly alive. There was no sense of the all-too-common and often forced jukebox fidelity one hears from so many veteran artists these days.
Sting faced the biggest challenge, having to blend his voice with Simon's and, in a couple of cases, make people forget the angelic beauty of Garfunkel's contribution to the original records. And while the quality of Sting's voice is very different from Garfunkel's, he managed to chart his own trajectory on the high harmony of The Boxer and walk away without a scratch from America - which he sang alone, with Simon off stage - and even the daunting Bridge.
On his own deliriously-received hits, like Roxanne, An Englishman In New York and Message in a Bottle, Sting proved himself to be in fine voice, hitting the high notes full on and gamely leading the crowd in the de rigueur “ee-yoh” singalongs.
All Simon had to do to leave the audience satisfied was pretty much show up. But he went the extra mile, stretching out on songs like the ever-irresistible You Can Call Me Al, a relentlessly building Graceland and the impossibly-joyous Diamonds On the Soles of Her Shoes.
On Me and Julio Down By the Schoolyard, the band swung like mad while Simon gestured wildly, shaking his hips and generally seeming to have a whale of a time. He even took the lead vocal on the Sting song Fragile, while the two traded verses - as they did several times during the evening - on Fields of Gold, which has a melancholic traditional-folk melody that suits Simon's voice perfectly.
When Simon released Still Crazy After All These Years, he was 34. Close to 40 years later, he still sings it, with more conviction added by all the extra years since then. But he's crazy like a fox - and the audience, who cheered the song's overall sentiment and sang along with palpable warmth, knows that. And they still love him for it.
(c) The Montreal Gazette by Bernard Perusse
Sting et Paul Simon au Centre Bell: deux légendes réunies...
Assister au concert d’une légende vivante, c’est déjà impressionnant. Mais lorsqu’on en voit deux réunies sur scène, il y a de quoi taper du pied. C’est à ce genre de soirée à laquelle le public réuni au Centre Bell a eu droit, vendredi soir, alors que Sting et Paul Simon partageaient les planches de l’amphithéâtre.
Pour la petite histoire: les deux chanteurs habitent tous les deux dans le même immeuble à New York. Le croisant dans l’escalier, Paul Simon a fait part à Sting de son idée de partir en tournée ensemble. Le populaire chanteur anglais a fait ni une ni deux et a accepté l’invitation de celui qu’il a découvert à l’adolescence du temps de Simon & Garfunkel.
Vendredi soir, pour lancer les festivités, Sting avait empoigné sa basse, Paul Simon sa guitare, interprétant l’entraînante Brand New Day. Suffisait d’une chanson pour que le duo parvienne à faire lever les spectateurs.
"Bonsoir tout le monde! Bonjour mes amis!" a lancé Paul Simon en français à la foule, provoquant une salve d’applaudissements. "Bienvenue dans nos deux univers fusionnés. Deux différents groupes et deux différents répertoires combinés", a-t-il ajouté avant d’interpeller une spectatrice au parterre et de blaguer avec Sting. Le Centre Bell nous paraissait soudainement presque intime.
Les deux vedettes rock avaient promis d’interpréter leurs plus grands succès, et c’est ce qu’ils ont fait, enfilant les classiques de leur répertoire personnel ou de groupe (en solo ou en duo). Car oui, Sting a offert des pièces de son ancien clan, The Police, tandis que Paul Simon a interprété des morceaux du temps où il formait un duo avec Arthur Garfunkel.
Dès les premières notes de chacune des chansons (ou presque), les spectateurs poussaient des cris dans les gradins, comme des enfants découvrant le contenu d’un sac à surprises. Fields of Gold a fait son effet, tout comme Every Little Thing She Does is Magic, que Sting a interprétée en solo (avec sa dizaine de musiciens).
Même chose quand Paul Simon a interprété 50 Ways to Leave Your Lover: les gens tapaient des mains avec entrain. Pour Dazzling Blue, alors que les lumières bleutées étaient tamisées, on sentait le public captif, attentif au moindre grattement de guitare, à la moindre note de cette ballade folk rock. Pur plaisir auditif.
C’est pour Message in a Bottle que l’enthousiasme de ce Centre Bell plein à craquer a atteint son apogée, alors que Sting était seul au micro, tandis que Paul Simon a goûté à sa minute de gloire avec Julio, une envolée de cuivres et de guitares. Pour The Boxer, les Lie la lie du refrain retentissaient dans la salle.
Reste que même si les deux interprètes étaient impeccables en solo, on aurait pris plus de duos. Car c’est lorsqu’ils étaient les deux sur scène que la magie opérait le plus. Au rappel, lorsque les nouveaux complices ont uni leur voix pour interpréter Bridge Over Troubled Water, on a saisi tout le potentiel de ce mariage professionnel provisoire.
Sting et Paul Simon ont amorcé leur tournée le 8 février dernier, à Houston, au Texas. Leur "union" est donc toute récente. Et ça se sent dans le plaisir presque fébrile qu’ils semblent avoir ensemble sur scène!
(c) Le Journal du Montreal by Judith Plamondon
Paul Simon & Sting au Centre Bell: double dose...
Deux géants de la musique pop, Sting et Paul Simon, ont trouvé ensemble un équilibre afin de proposer une panoplie de leurs succès composés au fil des dernières décennies. D’un côté, l’élégance et la sveltesse à l’anglaise et de l’autre, la bonhomie et le casual à l’américaine. À mi-chemin, un raffiné concert de 150 minutes livré au Centre Bell de Montréal, vendredi soir.
Projet plutôt étonnant, ce spectacle est né d’une proposition faite à Sting par Simon, l’un de ces jours à New York : partir ensemble en tournée. L’idée assez simple en théorie aurait pu donner des résultats décevants sur scène. Pas facile de créer un concert qui respecte à la fois les amateurs et le travail de deux monstres vivants de la musique qui décident de sauter subitement sur une même scène pour partager leurs œuvres réciproques.
Cela dit, le jeu en valait la chandelle.
Sting (62 ans) et Simon (72 ans) ont ouvert la soirée côte à côte pour interpréter les pièces Brand New Day, Boy In Bubble et Fields of Gold.
Ensuite, c’était au tour de Sting (avec sa basse) de proposer notamment Every Little Thing She Does Is Magic (une pièce de son ancien groupe The Police) et Englishman in New York, dans une formule relativement fidèle à l’originale avec la clarinette, à laquelle le groupe a ajouté la trompette et le saxophone. Sont également passées I Hung My Head, Driven to Tears et Walking on the Moon, cette dernière étant un brin reggae et bonifiée par de beaux arrangements rock, question de respecter l’esprit du vieux band anglais.
Vous avez deviné, Paul Simon est arrivé par la suite avec sa guitare pour offrir à son tour des chansons de son cru. Mais avant, question de créer une transition plus séduisante, Sting et Simon ont chanté ensemble Mother and Child Reunion, écrite par l’Américain. Sans cérémonie, Sting a ainsi laissé la scène à son compagnon le temps qu’il interprète 50 Ways to Leave Your Lover (groovy, jazzy, sympa, l’audience a adoré), Dazzling Blue (très feutrée) et la fameuse Graceland, portée par un souffle rock-country qui évoquait un trip parfait aux States.
Rien d’étonnant de constater alors que chaque artiste trimbale son propre groupe de musiciens, qui se retrouvent à jouer tous ensemble pour quelques chansons, lorsque le jeu s’y prêtre.
Une dizaine de minutes plus tard, Fragile (écrite par Sting) était superbement présentée par les deux hommes, la voix du Britannique (généralement plus d’attaque que son comparse) se mélangeant merveilleusement bien à celle de Simon. Une autre agréable transition.
Toujours la guitare acoustique au cou, Sting a chanté Kathy’s Song (du très populaire duo Simon and Garfunkel) avec délicatesse. Plus tard, la très rock Message in a Bottle (moment fort) emballait les spectateurs. L’immortelle Roxanne (une autre de The Police) est ensuite arrivée dans des habits rafraîchis : les Montréalais sont complètement charmés. Visiblement, ces deux chansons sont encore et toujours aussi efficaces. Même constat pour le morceau suivant, The Boxer (une autre Simon and Garfunkel), offert en duo. Excellent folk-country soyeux pimenté par des airs mexicains à la trompette.
Simon a enchainé avec Hearts and Bones (doucereux party de guitares qui confirme de nouveau le talent des musiciens), That Was Your Mother, Diamonds on the Soles of Her Shoes et You Can Call Me Al. C’est surtout à cette période du spectacle que nous avons senti que la musique de Simon, très folk-rock’n’roll-R’n’B, a aussi fait de la place aux influences africaines, jamaïcaines et louisianaises au cours de sa carrière.
Au rappel, on a entendu Bridge Over Troubled Water, sur laquelle Sting a suggéré une réinterprétation sensible (quelle voix quand même) de la partie de Garfunkel.
Quant à Simon, qui était aussi au micro à ce moment, on n’a pu qu’apprécier son immense talent de mélodiste. Pour les deux autres pièces (Every Breath You Take et Late in the Evening) les deux hommes ont réitéré avec la formule duo.
Juste avant la tombée de rideau, ils ont chanté - avec guitares acoustiques seulement -, la géniale et décontracte When Will I Be Loved? signé The Everly Brothers, l’un des beaux moments du concert.
Malgré le fait que cette tournée n’a commencé qu’au début du mois de février, le rendu général est quasi impeccable. La douzaine de musiciens, ainsi que la très talentueuse choriste, font du solide travail, tout en s’amusant.
Malgré le fait aussi que Sting et Simon dénotent, de prime abord, peu d’affinités communes excepté l’immensité de leur répertoire, les deux géants donnent l’impression que ça colle. Même passion pour la musique, même instinct de créateur, peut-être. Bref, nos craintes étaient dissipées après le premier tiers du concert : on a heureusement senti cette complicité indispensable à ce genre de production.
Quelques blagues et petites lignes préparées, certes, quelques gestes d’inconfort aussi, mais qui contribuent néanmoins à construire un univers dans lequel on se plaît à voyager. Autre point positif à ce show totalisant plus de trente chansons, plusieurs vieux classiques sont ragaillardis d’arrangements sophistiqués et brillants qui créent de jolis ponts entre le passé et le présent.
Dans l’ensemble, les vieux routiers offrent un très bon show.
(c) Le Huffington Post Québec by Jean-François Cyr
Paul Simon et Sting - Quand un et un font trente...
Sting et Paul Simon ont donné un spectacle conjoint au Centre Bell vendredi soir.
Paul Simon et Sting? Le p'tit gars du Queen's et le prince «angliche»? Ensemble? Chantant ensemble? Vraiment? Eh oui, dès Brand New Day-Boy In The Bubble-Fields Of Gold, la salve d'ouverture de leur spectacle conjoint au Centre Bell vendredi soir, c'est arrivé: ils ont chanté, ensemble. Et en harmonie, qui plus est, tels Paulie et Artie. Manquait seulement une perruque frisée à la tête nue de Sting. J'avoue: jusque-là, j'y croyais peu: à tout le moins croyais-je peu que ces deux artistes certes majeurs, mais très distincts de l'histoire de la musique populaire proposeraient autre chose qu'un programme double, histoire de doubler l'affluence et les revenus.
La question, en effet, s'était posée à l'annonce de la tournée, pour ainsi dire apportée sur le proverbial plateau... d'argent: qu'allaient donc fichtre foutre ces deux lascars sur une même scène, sinon trouver la solution idoine à un problème simple, à savoir que ni l'un ni l'autre ne remplit désormais un Centre Bell? Qu'avaient-ils en commun, sinon des carrières solos après de glorieuses années au sein, qui d'un duo folk-pop, qui d'un trio rock-reggae?
On a vite compris vendredi: ils ont tous deux un sacré lot de chansons connues. Du tube pour équiper une plomberie de centrale hydro-électrique. Deux catalogues dont l'épaisseur rappelle l'arrivée du Simpson's et du Eaton's des étrennes le même jour. Trente titres étaient au programme, qui aurait pu en avoir cent.
Sting, tiens, dans sa première portion solo du spectacle, a aligné du Police et du non-Police sans sourciller, succès imparables tous, Every Little Thing She Does Is Magic, Englishman In New York, Driven To Tears et Walking On The Moon. Paul Simon, à son premier tour de piste, n'a pas eu à chercher longtemps pour trouver une série gagnante: 50 Ways To Leave Your Lover, Graceland, Still Crazy After All These Years, et Me And Julio Down By The Schoolyard. Avec, chacun, une chanson moins évidente dans le paquet: I Hung My Head pour Sting, Dazzling Blue pour Simon. Passées inaperçues ou presque, mais plutôt jolies et joliment jouées, et surtout, donnant la mesure de la profondeur des bancs.
Je ne sais toujours pas à quel point ils s'apprécient l'un l'autre, même s'il se sont dûment rendu hommage: bien sûr, Simon n'en revenait pas d'avoir la chance de chanter la Fragile de Sting (avec Sting à la guitare classique), et Sting n'a pas manqué de déclarer - en français - que Simon était «un maître de la chanson». Fort bien. N'en doutons pas trop.
Le fait est qu'ils ont véritablement profité de l'occasion pour aller jouer dans la cour de l'autre, et ça rendait l'occasion véritablement unique: Sting s'est particulièrement distingué dans sa version de l'America de Simon & Garfunkel, comme Simon dans Fragile. Partager The Boxer était plus risqué, et moins réussi: n'est pas Art Garfunkel qui veut, et les harmonies de Sting - pourtant très en voix vendredi - n'avaient ni la délicatesse ni l'incroyable instinct de l'ancien compère de Simon.
J'ajouterais: ils faisaient un drôle de tandem au regard, ces gaillards que la vie n'avait pas, a priori, à réunir (dans le genre, on a des points de comparaison: mentionnons le fort beau duo George Harrison-Paul Simon sur Homeward Bound lors d'un Saturday Night Live, et pareillement l'Every Breath You Take de Sting-Springsteen lors de la tournée Human Rights Now!). Le Sting d'aujourd'hui a beau bander les biceps dans son chandail moulé, il a du mou dans la veinure, et Simon ressemble de plus en plus à Mel Brooks dans To Be Or Not To Be. L'un à côté de l'autre? Des corps très étrangers. Et de plus en plus étrangers à eux-mêmes.
Cela étant, musicalement, à quatorze autour, ça y allait rondement, surtout dans les percussions, qui constituaient le liant de ces corpus tellement différents: ainsi passait-on tout naturellement de Walking On The Moon à Mother And Child Reunion, variantes de rythmes chaloupés. Cela étant, au palmarès du party, le pauvre Simon avait beau se démener dans son Julio ou son You Can Call Me Al, il n'a jamais suscité autant de réactions que Sting pour son Message In A Bottle ou sa Roxanne. Ce public de Centre Bell était quand même surtout celui du Britannique: c'est à Wilfrid qu'on irait voir Paul Simon (comme au FIJM il y a quelques années).
À presque trois heures de versions expertement jouées, les fans de l'un comme de l'autre y trouvaient assurément leur compte, et la part partagée n'était pas chiche: personne ne se plaindra. Je suis quand même sorti avec l'impression que rien de tout ça n'avait porté grande émotion, et que «l'expérience» promise de la rencontre improbable des deux univers n'avait eu lieu qu'à la surface des choses. Allez voir n'importe quel clip des Police, ou Simon avec Garfunkel épousant leurs timbres dans Old Friends, et l'évidence frappe: tout le professionnalisme du monde, et l'évident talent de grands artistes, ne conduisent pas la chimie naturelle des êtres.
(c) Le Devoir by Sylvain Cormier
Sting et Paul Simon: les deux font la paire...
Simon and Stingfunkel. La blague est sortie de la bouche de Sting, un soir de mai 2013, lors d'un gala-bénéfice au cours duquel le Britannique a chanté deux chansons avec son pote américain Paul Simon. C'est ce soir-là qu'a germé dans la tête des deux anciens voisins de l'Upper East Side de Manhattan l'idée de poursuivre l'aventure ensemble le temps d'un spectacle. Le mot clé étant «ensemble», aussi étonnant que ce mariage puisse paraître entre ces deux hommes très différents, nés de part et d'autre de l'Atlantique à dix ans d'intervalle.
Hier soir, les quelque 11,000 spectateurs qui se sont donné rendez-vous au Centre Bell ont eu droit à un concert généreux, une affaire de près de trois heures au cours de laquelle chacun des deux chanteurs a pigé dans son vaste répertoire de chansons. Des choses très connues la plupart du temps, à l'exception de la plus récente Dazzling Blue, toute en subtilité, que Simon a eu la bonne idée de chanter. C'est également l'Américain qui a voulu rendre hommage à ceux qui l'ont précédé et marqué : Junior Parker et Elvis (Mystery Train), Chet Atkins (Wheels) et, en toute fin de soirée, When Will I Be Loved, que Sting et lui ont chantée seuls sur la scène en guise de coup de chapeau aux Everly Brothers.
Chacun des deux hommes a interprété séparément ses compositions, celles de Sting assez fidèles aux versions qu'il nous a données à entendre lors de ses nombreuses visites à Montréal. Le public, qui lui était acquis, ne demandait pas mieux que d'entendre ses principaux succès avec ou sans The Police.
Comme Simon s'est fait plus rare - c'était sa quatrième présence en 28 ans à Montréal -, on a pu apprécier certains de ses classiques rafraîchis, comme la toujours pertinente Still Crazy After All These Years et l'entraînante Me and Julio Down By the Schoolyard, ainsi que la vaste palette de styles musicaux dont il a habillé ses chansons, du folk au zydeco, en passant par des rythmes et des couleurs sud-africaines et même indiennes. Plus la soirée avançait, plus Simon était acclamé, jusqu'à l'ovation méritée qui a suivi You Can Call Me Al.
Mais ce spectacle sans fla-fla où la musique était reine a pris tout son sens quand Sting et Paul Simon ont chanté ensemble pendant environ le tiers du spectacle, en commençant par Brand New Day puis en enchaînant avec Boy in the Bubble et Fields of Gold.
Plus tard, c'est l'Américain qui a repris Fragile et le Britannique, America. Ces emprunts en disaient davantage sur l'admiration qu'ils se vouent que les compliments et les courbettes on ne peut plus sincères qu'ils se sont échangés.
Cette connivence, ce profond respect étaient tout aussi palpables parmi l'armée de musiciens des deux artistes qui jouaient en configuration variable selon les besoins des chansons.
Malgré sa blague, Sting n'a pas tenté de faire oublier Art Garfunkel. Mais quand il a chanté avec Simon The Boxer puis qu'il s'est lancé dans Bridge Over Troubled Water sur fond de piano, l'Anglais à la voix d'or s'est si bien acquitté de sa tâche qu'un immense frisson de bonheur a parcouru l'enceinte sportive.
(c) La Presse by Alain de Repentigny