Sting, hier à Lille : le service sans bavure de l'ancien capitaine de Police...
Alors qu'est sortie cet hiver une compilation retraçant ses vingt-cinq ans de carrière en solo, ...
Sting était au Zénith hier soir, pour l'une des étapes françaises de son Back To Bass Tour. Une tournée qui sonne comme un retour à son instrument fétiche pour celui qu'on n'avait pas vu armé de sa basse depuis la reformation de The Police en 2007-2008. Aux fondamentaux aussi. Un retour aux sources, sans artifice, qui s'est d'abord traduit dans une scénographie restreinte au simple noir de la scène et à des éclairages blancs. Dans le choix de sa formation aussi. Un formule brute, basse, batterie, deux guitares (Miller père et fils) et deux violons - mention spéciale à Peter Tickell qui a fait des étincelles sur 'Never Coming Home' et 'Love Is Stronger Than Justic'e. Dans le choix de son répertoire enfin.
'All This Time' en ouverture du concert a rappelé combien Sting, durant un quart de siècle, a composé de tubes. Il aurait donc pu aisément faire le choix d'en dérouler vingt-deux - le nombre de titres que comptait la set list. Exigeant, l'artiste n'a pas cédé à la facilité. Le sexagénaire, qui a depuis 2003 et la sortie de son dernier album de compositions personnelles habitué son public à l'emmener là où l'on ne l'attend pas - on se souvient de ses albums de musique baroque ou de chants traditionnels sur l'hiver - a pris, hier encore, des chemins de traverse, puisant dans des titres moins connus de son répertoire et reléguant les titres de The Police au second plan, hormis sur la fin du set. Aux 4,000 spectateurs - Sting avait lui-même voulu calibrer ainsi la jauge du Zénith -, l'artiste aura quand même offert cinq titres de son ancienne brigade, dont deux excellentes versions de 'Next To You' et 'Driven To Tears', avant d'envoyer un sublime 'Message In The Bottle', seul à la guitare sèche, en guise d'ultime rappel. On pourra néanmoins regretter certaines impasses et un manque de fantaisie, pourtant sous-jacente dans ses propos - toujours en français, s'il vous plaît ! -, une copie trop propre à force de sobriété. Cela en dépit de la qualité des réorchestrations conférant une belle patine à un répertoire qui, comme son auteur, a le mérite de n'avoir pas pris une ride.
(c) La Voix De Nord by Romain Musart